Goût de France, symbole du rayonnement mondial de la gastronomie française
Bocuse, Darroze, Ducasse, Pic, Robuchon, Troisgros… On ne compte plus les grands chefs cuisiniers français qui attirent chaque année un nombre croissant de curieux, et qui exportent le savoir-faire français aux quatre coins du globe. C’est certainement ce qu’avait en tête l’ancien Ministre des affaires étrangères Laurent Fabius quand il a créé l’initiative Goût de France/Good France en 2015, dont la troisième édition aura lieu le 21 mars.
La troisième édition de Goût de France aura lieu le 21 mars. A cette occasion, plus de 2000 chefs répartis sur 5 continents prépareront un repas mettant à l’honneur la cuisine et les vins français. Le but est d’encourager le rayonnement culturel de la France. La cuisine est en effet perçue comme un élément essentiel du patrimoine hexagonal, tant par les locaux, que par les touristes. Ces derniers visitent notamment le pays « aux 300 fromages » pour découvrir ses spécialités culinaires. En 2015, ils ont été plus de 85 millions à choisir la France comme destination touristique.
Les ambassades et les consulats auront leur rôle à jouer, étant donné qu’une grande partie organisera des repas réunissant des personnalités locales, de la sphère politique, du monde des médias ou de la société civile. L’occasion d’allier gastronomie et diplomatie, on parle alors de « gastro-diplomatie ». Dès la fin du XVIème siècle, les politiques français ont utilisé la gastronomie lors des négociations internationales, pour amadouer leurs adversaires. Talleyrand a même utilisé cette stratégie pour se faire entendre lors du Congrès de Vienne en 1814.
Cette opération est aussi un instrument de diplomatie économique. Les produits cuisinés, en provenance de France, vont mettre à l’honneur différents terroirs. C’est pour cette raison que de nombreuses grandes entreprises se sont associées à Goût de France, tels que le Marché international de Rungis, ou encore la Maison de Champagne Perrier-Jouët. Les exportations de vin ayant rapporté à la France, 7,9 milliards d’euros en 2016, promouvoir leurs produits à l’étranger est une étape incontournable pour les producteurs. Le business autour de la gastronomie est un atout commercial primordial de la France.
La cuisine française est donc bien au service du soft-power hexagonal. Par « soft-power », Joseph Nye voulait souligner la capacité avec laquelle un Etat peut influencer indirectement un acteur grâce à des moyens non-coercitifs (au contraire du hard-power). La politologue américaine Johanna Mendelson Forman, qui enseigne notamment la gastro-diplomatie à l’American University de Washington avait souligné que « la nourriture est un outil pour favoriser la compréhension culturelle entre les pays ». La cuisine entre donc bien dans le domaine du soft-power.